Chinagora & Apollonia

Chinagora (1992)

1 Place du Confluent France-Chine
94140 Alfortville

L'idée marketing à l'origine du projet était la suivante : vendre la Chine aux Français et diffuser la culture chinoise en France.
Àl'emplacement choisi pour édifier Chinagora, c'est-à-dire au confluent de la Seine et de la Marne, était édifiée une usine datant des années trente.

En référence aux crues de 1910 et 1924, il s'agit alors de se situer au-dessus du niveau de celle de 1924, d'où le style "maison sur pilotis".
Cette véritable pagode flottante comprenait un hôtel trois étoiles de 200 chambres, un restaurant, un centre commercial et des salles d'exposition. Actuellement, seul l'hôtel est encore en fonctionnement. Le grand jardin intérieur qui en dépend est lié à une tradition.
Du point de vue architectural, on remarque une reproduction de l'entrée de la Cité Interdite, une accroche au sol très peu travaillée et des tuiles vernissées fabriquées en Chine.
Les dragons et les toits courbés ont vocation à repousser les mauvais génies (ceux-ci ne pourraient pas monter sur ces toits, ils glisseraient...)
Quant à l''entrée du restaurant, il s'agit en vérité...d'un mur. La véritable entrée se trouve à côté de la fausse : là aussi, il s'agit de contrer les mauvais génies.
Par ailleurs, quand on envisage Chinagora depuis Vogueo, ce que l'on voit en premier, c'est... l'escalier de secours. Pas le restaurant !
Une fois installé dans celui-ci, on n'apercevait ni la Seine, ni la Marne...

Site de la Région Île-de-France


 

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Apollonia (1998)




Apollonia comprend 600 logements vendus sur plan, à l'ancien emplacement de deux gazomètres.

On y contemple une architecture néo-vernaculaire : on a l'impression que la ville est là depuis très longtemps et que le quartier s'est construit sur des dizaines d'années...
On retrouve cette quête de passé, cette volonté de faire une ville dans la ville, au Plessy-Robinson où il y a même un faux château !


Apollonia reproduit plusieurs styles architecturaux :

le style haussmannien : des hauteurs de fenêtres différentes, des balcons à certains étages et pas à d'autres...
On observe, sur le site Apollonia, un mélange de briques, de fausses pierres en angle, d'enduits de différentes couleurs et de balcons filants avec des poteaux en retrait.
On remarque de gros soubassements : en rez-de-chaussée, il s'agit de duplex, choix de logemet lié à la cote : on se trouve en zone inondable. Par ailleurs, les "villas suspendues" sont gages de modernité.
On a voulu construire très haut, pour faire comme Haussmann. Or, les gens veulent un quartier à visage humain, ils n'aiment pas la densité. Un étage en atique permet de diminuer l'impression de grande hauteur.
L'architecture classique était belle par ses détails, dû au travail des artisans. Les corbeaux sous les balcons étaient très travaillés, comm les appuis de fenêtres. Dans le complexe Apollonia, plus rien de ces "soins". Les détails sont pauvres (corniches ou crédences).

- le style toscan, avec des colonnades dont on s'aperçoit qu'elles vieillissent très mal et ne supportent pas bien les salissures du temps.

Source : Patrick Urbain (CAUE 94)

Le simili...


Les "villas suspendues", concept de Le Corbusier (ici, appartements mono-orientés)